Imaginez une ville, la ville la plus haute au monde, la ville qui fut la plus riche de l humanite et dont les richesses volees permirent a l Europe d entrer dans l air de l industrialisation, une ville qui fut a un moment de l histoire la plus peuplee et qui aujourd hui reste une des plus belle ville du monde, cette ville s appelle Potosi. A 4070m d altitude elle est nee au pied du cerro rico montagne sacree et symbole de la Bolivie qui offrait les plus grandes mines d argent au monde. Au XVI siecles avec toutes les richesses volees par les europeens dont regorgeait cette montagne on aurait pu construire un pont d argent de Potosi a Madrid. Aujourd hui toujours exploitee elle n offre plus les memes richesses malgre les offrandes faites par les mineurs a la Pachamama la mere de la terre et au tio dieu et demon de la mine. En verite c est leur vie qu ils offrent, car ici quand un mineur atteind l age de la retraite c est un fait tellement spectaculaire qu on en parle dans tous les journaux. Laisser sa vie dans un eboulement ou mourir de silicose est la digne fin de carriere des 18000 dont 800 enfants mineurs de Potosi. Du risque et de l aventure il n en fallait pas plus pour nous mener au coeur de la montagne a la quete d un tresor oublie la par les espagnols.
On ne peut profaner la Pachamama sans risquer son couroux, il nous fallait donc etre initie par un enfant du pays et javier Torrez serait donc celui la. Cheminant dans les entrailles une bonne chique de coca dans la bouche nous serrons des mains caleuses, distribuons coca et cigarettes a ces hommes qui parfois n avaient pas revu la lumiere du jour parfois depuis plus de 24h.
N ecoutant que notre courage et les explosions de dynamite (en vente libre au marche) qui font gronder la montagne sacree, evitant les nombreuses embuches Javier nous mene enfin au Tio. Taille a meme la roche, sortant de l obscurite l effrayante divinite semble attendre nos offrandes. Lagadec pensera d abord offrir Tina, mais celle ci n etant plus vierge le Tio se contentera d une cigarette, d une bonne poignee de coca et d un alcool local a 96* que nous partagerons avec lui. Entre dans la mine a 4300m et ressorti a 4600m bredouille sans tresor nous remercions encore aujourd hui la Pachamama de nous avoir epargne et Javier de nous avoir eclaire et pas seulement dans la mine mais aussi sur l histoire de son pays.
Reprenant la route a la recherche de nouveaux tresors nous nous arreterons a Sucre, tresor d architecture, berceau de la nation et capitale constitutionnelle, le climat y est plaisant pour flaner dans les innombrables musees ou a Tarabuco le plus grand marche d artisanat d amerique du sud. Celui ci offre un spectacle fascinant ou nous denicherons enfin de veritables tresors.